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Plan de relance : Trois projets horticoles seront accompagnés

Le plan du gouvernement qui vise à soutenir des projets innovants, structurants ou s’inscrivant dans une démarche collective devrait aider la création d’une filière de recyclage des pots plastique, la numérisation de la logistique et la redynamisation de la fleur coupée française.

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Val’hor, la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et des pépinières) et l’asso­cia­­tion Excellence végé­tale ont récemment annoncé trois actions lauréates pour la filière, dans le cadre d’un appel à projets du volet agricole du plan de relance gouvernemental. Sous l’égide de FranceAgriMer, ce plan a « pour objectif de générer de la valeur pour l’amont et l’aval du secteur agricole ».

Collecter et recycler les pots plastique

Le premier projet éligible est certainement l’un des plus emblématiques de la période : « collecter et recycler les poteries horticoles plastique usagées de la filière du végétal pour répondre aux attentes sociétales ».

Le sujet, évoqué depuis plusieurs mois, avec en point d’orgue une conférence organisée à Angers (49) en septembre 2021 dans le cadre de Végétal Connect, peine cependant à se mettre en place. Cela pourrait changer rapidement : Val’hor vient en effet d’annoncer qu’il s’alliait à A.D.I.Valor, éco-organisme volontaire reconnu par les pouvoirs publics en charge du ramassage des déchets de l’agrofourniture, pour « étudier la faisabilité d’une filière nationale de collecte et de recyclage des pots horticoles plastique usagés générés par les professionnels dans le cadre de la production et de la distribution des végétaux d’ornement ».

Ce projet s’inscrit bien dans la démarche d’amélioration des impacts environnementaux de la filière qui s’est engagée depuis­ plusieurs­ années pour proposer aux consommateurs des produits « verts jusqu’au bout des feuilles » tout en maintenant sa compétitivité.

Catherine Muller, présidente de Val’hor, estime : « Notre filière­ se doit de répondre aux enjeux sociétaux­ et environnementaux et se montrer toujours plus inno­vante et performante. Notre projet, sélectionné parmi les lau­réats, est une grande annonce pour l’ensemble des professionnels du végétal. »

Les bases d’une logistique sous intelligence artificielle

Autre projet retenu par le gouvernement : Canopée. Porté par la FNPHP, il compte apporter une solution numérique pour renforcer la logistique, un sujet identifié comme un levier essentiel au dévelop­pement de la filière horticole française par l’ensemble des acteurs. « “Digitaliser”, mutualiser et harmoniser les données, tels sont les moyens qui permettront demain d’aboutir à des processus logis­tiques plus compétitifs », précise ainsi la fédération­.

La première étape vise la mise en œuvre d’un cahier des charges pour un outil partagé­ de gestion des flux logistiques. L’ambition­ finale est de proposer un modèle de mise sur le marché des produits horticoles qui soit à la fois moderne et prenant en compte la spécificité de la filière française, la palette végétale et la répartition régionale de ses productions. Marie Levaux, présidente de la FNPHP, rappelle : « L’objectif du projet consiste à utiliser l’intelligence artificielle pour en faire un levier de développement économique et de création de valeur au sein du secteur de production, le premier palier étant basé sur un projet logistique. Il ne s’agit pas de créer une plateforme physique mais bien de favoriser la “digitalisation” de nos métiers, au service de notre performance. Il est donc important de travailler sur l’ensemble de la filière, tous segments de marché confondus. »

Davantage de fleurs cultivées en France

Enfin, dernier projet : Bleu Blanc Fleurs, soutenu par Excellence végétale, qui a pour objectif de redynamiser le secteur de la fleur coupée française. En s’appuyant sur la marque Fleurs de France, il se propose de mettre en place un modèle économique permettant de structurer la fi­lière de l’amont vers l’aval.

« En collaboration avec les acteurs et sur la base d’un recensement des productions et des potentialités des territoires – naturelles et logistiques –, le projet Bleu Blanc Fleurs a pour ambition de définir un modèle économique durable reposant sur de nouvelles productions en cohérence avec ces potentialités. Celui-ci permettra aux metteurs en marché de gagner en auto­nomie pour les approvisionnements et la logistique, mais également de rendre la filière fleurs coupées plus attractive. L’aspiration est de faire du label Fleurs de France un gage de référence de l’origine mais aussi­ de véhiculer des valeurs sociétales et environnementales attendues par les consommateurs », fait remarquer Excellence végétale­.

Michel Nicou, le président de l’association, s’est « réjoui que le projet Bleu Blanc Fleurs ait été retenu dans les appels à projets­ pour la filière fleurs coupées. C’est la preuve qu’une collaboration active et étroite entre des acteurs de l’interpro­fession, qui apportent chacun leur savoir-faire et leur expertise, est le meilleur moyen de faire avancer des dossiers techniques qui permettront aux horticulteurs de mieux valoriser leur production ».

Des sujets cohérents… pour des résultats tangibles ?

Recyclage des pots, logistique et développement du made in France, les trois sujets retenus par l’État pour accorder ses aides sont bien dans l’air du temps et ne sont donc pas surprenants. Reste à savoir si les aides gouvernementales contribueront à passer de l’intention à l’action. Recycler les pots plastique est demandé par les consommateurs et par les fabricants de pots, qui peinent à trouver de la matière recyclée. Améliorer la logistique est identifié depuis des années comme un des défis pour relancer la production en France. Et la fleur coupée est le secteur horticole qui a le plus pâti de la mondialisation de l’horticulture. Reste que, au moins pour les deux derniers sujets, de nombreuses actions ont déjà été tentées par le passé sans toujours trouver de réponses définitives sur le terrain. Les changements de mentalités dans la population française pourraient cependant changer la donne aujourd’hui !

Pascal Fayolle

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